Le sac

Arrivée en Provence il y a quelques années, j’ai bien sûr voulu connaître les textiles de la région et leur histoire qui est liée à celle du costume traditionnel.

Au fil des lectures et des visites de musées, j’ai repéré la poche provençale qui m’a parue très astucieuse, et l’idée de la décliner dans des versions plus actuelles et plus sophistiquées a commencé à germer …

La poche provençale, Qu’es-aco ?

Comme son nom l’indique, il s’agit d’une poche – ou d’une paire de poche – qu’utilisait couramment la paysanne au XIXème siècle, et qui a la particularité d’être amovible. Nouée à la taille et jouant le rôle de sac, elle pouvait être portée sur le jupon de dessus (ou jupe) ou entre le jupon de dessous et le jupon de dessus si la femme faisait commerce et y conservait son argent car il y avait toujours une ouverture sur le côté de la jupe pour donner accès à la poche. Elle pouvait être utilisée, là où se pratiquait l’élevage du vers à soie, pour garder bien au chaud, entre la jupe et le jupon des cocons afin de les amener à éclore !

Sur la photo de gauche, la poche  en basin est portée sur la jupe, qui est retroussée, et sous le tablier de toile indigo (photographie de Yves Gallois)

A droite, poche en denim de la fin du XVIIIe siècle (source : Musée du Vieux-Nîmes)

et maintenant !

Dans la version de ninabel, les dimensions ont été optimisées, une parmenture en arrondi habille l’ouverture en apportant de la sophistication, le sergé de coton cède la place à deux rubans/galons ou textiles pour réaliser les lanières qui se terminent par de petits glands cousus main.

Il est utilisé de 3 à 5 tissus différents et/ou galons choisis avec soin chez des créateurs contemporains, vintages chinés, ou artisanaux avec des motifs et des teintes traditionnels de la région ou du pays dont ils proviennent.

Je commence par matelasser 2 tissus dans le respect des motifs et ensuite … c’est une question de feeling : guidée par ce que m’inspire le corps du sac pour choisir parmenture, lanières, glands et attache porte-clé pour un objet unique,  par la combinaison des tissus. Mon inspiration pourra provenir d’un souvenir de voyage, d’émotions procurées par un spectacle ou une œuvre d’art mais aussi de la nature ou d’une rencontre.

Travail à l’ancienne : pas de surfilage ni de surjetage  grâce aux coutures anglaises, les fils sont arrêtés et rentrés à la main pour un sac « Aussi beau dedans que dehors »

3 façons différentes de le porter: classique sur l’épaule, pratique en bandoulière, enfin comme autrefois en Provence noué à la taille, ce qui est original et très confortable ! La bandoulière réglable par nouage fait qu’il s’adapte parfaitement à toutes les personnes, et à l’épaisseur des vêtements que l’on porte.